Innovation et technologies Legaltech à l’honneur de la conférence #Lexpo17

Nous avons participé à la conférence #Lexpo17 à Amsterdam ces 8 & 9 mai 2017. 300 avocats européens se sont retrouvés autour d’une programmation relevée pour aborder les stratégies d’innovation. Les réponses apportées par les law firms éclairent les chemins possibles. Enfin les tendances Legaltech sont perceptibles et doivent être pensées par les avocats.

Les conférences, intégralement en anglais, sont animés par des références du secteur. Ron Friedman, Jordan Fulong ou Rohit Talwar sont de fins connaisseurs des tendances (et de très bons animateurs).

L’innovation dans les cabinets d’avocats

D’abord, Ron Friedman posa le décor dans une première Keynote : « Prosper in Flat Times: Sell More, Reduce Cost, Improve Service ».

Les avocats deviennent « price takers », c’est-à-dire ne parviennent plus à imposer leurs tarifs aussi facilement qu’avant. C’est le « flat times ». Dans ces conditions, l’approche stratégique est inévitablement tournée vers la productivité (sell more), le contrôle des coûts (reduce costs) et la relation client (improve service).

C’est d’abord par les outils digitaux, puis les innovations Legaltech, que les cabinets d’avocats pourront fortement augmenter leurs revenus. Pour cela, s’investir en temps et en argent !

Les réponses apportées par les law firms

Jordan Fulong fait le même constat : le droit est un marché sur lequel les acheteurs ont le pouvoir (buyer’s market) ! De fait, lorsque le client impose ses règles, le fournisseur doit le mettre au centre de sa stratégie.

Les cabinets d’avocat doivent donc s’orienter client (client first world).

Pour Jordan, la stratégie pertinente est composée de 3 axes ; relation client (client service), la productivité (competitiveness) et les valeurs (culture).

C’est ce triptyque qui permet aux cabinets anglo-saxons de développer leurs activités.

Comment mettre en place cette stratégie ? Repenser son organisation (re-engineer your operations), remettre en question ses process de travail et structurer son activité son activité autour d’un LPMS (Legal Practice Management Software).

C’est sur ces bases que le potentiel de la technologie (intelligence artificielle, chatbots, …) pourra être pleinement exploitée, à leur profit, par les cabinets d’avocats

Les tendances Legaltech

Enfin le futurologue Rohit Talwar a présenté les tendances générales de la technologie et les impacts à anticiper pour les avocats.

Les nouveaux usages et nouvelles techniques vont ouvrir de nouveaux champs de réflexion et de revenus pour les avocats (par exemple les organes artificiels et « l’humain artificiel »).

C’est en embrassant intelligemment ces changements que les cabinets d’avocats pourront en tirer profit. Quel chemin peut être emprunté ? Rohit introduit les stratégies que chacun peut mettre en oeuvre en fonction de ses possibilités et préférences.

La taille des cabinets a un impact pour les développements en interne (in-house) mais les acteurs du marché proposent et proposeront des solutions adaptées aux petites et moyennes structures.

Mais petits et grands doivent gérer leur projection dans ce futur qui vient en réfléchissant à la méthode. Dans un monde mouvant, c’est en se projetant sur le plan opérationnel à 1 an, sur le plan stratégique à 3 ans, et sur le plan de la connaissance à plus long-terme que les avocats développeront leur activité.

Ce sont bien différents scénarii qui se concurrencent, sans s’exclure les uns les autres. Du cabinet qui produit à l’aide de l’intelligence artificielle et de chatbots jusqu’aux équipes de rockstars ultra-spécialisées, les avocats ont leur destin en main. Encore faut-il qu’ils en prennent conscience !